Le Sentier artistique a permis aux artistes de dévoiler leurs univers et leur futurs projets lors d’une exposition.
Ce fut l’occasion d’une belle exposition collective dans le cœur de l’ancienne abbaye de Masevaux.
Une vidéo permet de faire revivre l’ambiance du vernissage en musique et des différentes interventions des artistes.
Les « cailloux magiques » de l’exposition
Les élèves des écoles maternelles de Lauw et de Sentheim ont participé au projet Au fil de Lauw en réalisant une installation artistique avec l’aide de la plasticienne Marina Zindy.
Il s’agit de « cailloux magiques » en céramique.
Avec l’aide de Marina Zindy, les élèves ont expérimenté le travail de l’argile, par modelage et estampage. Ils ont ainsi testé la transformation des qualités physiques de la matière par l’eau, le feu et l’air (évaporation par la chaleur des mains, séchage, cuisson à haute température, changement des couleurs de l’argile, verre bleu fondu…).
Les cailloux ainsi réalisés ont été disposés par les enfants autour de la grotte et sur le sentier.
Des personnages fantastiques et hybrides
Une installation à mettre en parallèle avec les sculptures d’ardwiwalas (petites femmes de la terre) de Marina Zindy, exposées sur le socle formant un triptyque avec les dessins d’oies qui ont servi de départ au processus de création des ces personnages fantastiques et hybrides (ils ont des pieds en forme de pattes d’oies..).
«J’ai raconté aux élèves que des personnages fantastiques étaient passés par là et avaient déposé des empreintes (comme dans le conte) mélangées à des empreintes de la réalité (trace de plantes, de pneus de vélos..) et avaient même déposé des oeufs d’ardwiwala ! Les cailloux bleus évoquent aussi les scories bleus de l’époque industrielle déposés dans la Doller», explique l’artiste.
« J’ai crée deux sculptures comme deux sœurs ; l’une évoque les Ardwiwalas, personnages de légende alsacienne.
Une Petite bonne femme de la terre (Ardwiwala) qui habitait dans la grotte du Hohlenstein aidait les habitants du village, jusqu’au jour où les humains se moquèrent des Ardwimanalas et Ardwiwalas parce qu’ils avaient des pieds d’oie, des pieds palmés.
Voici une interprétation contemporaine de cette légende sous forme de sculpture.
La Petite bonne femme de la terre est entièrement protégée, camouflée par une cape, un casque, un manteau ou une burqa.
C’est au spectateur d’imaginer ce qui la couvre, et le corps qui se cache sous cette brique de terre.
Une patte d’oie est révélée.
La différence est montrée, assumée, mise en lumière.
La sculpture est hybride par la forme homme-animal mais aussi hybride par la matière argile-plastique.
La technique traditionnelle de modelage rencontre la méthode contemporaine d’impression 3D en plastique phosphorescent.
Je mène un projet de sculptures sous-marine en Indonésie depuis un an.
Une première sculpture a déjà été installée afin de participer au développement de la faune et de la flore grâce au projet de bouturage de corail de l’Université de Lampung.
Une seconde installation a eu lieu en avril 2019 pour exposer cette Petite femme de la mer, sœur de la Petite bonne femme de la terre.
Ses pieds ne sont pas des palmes mais des coraux.
Ces deux sculptures évoquent des problématiques contemporaines :
- l’appropriation et l’hybridation des techniques numériques et traditionnelles
- la différence comme richesse, l’ouverture et la tolérance
- la rencontre entre l’Occident et l’Orient (France/Indonésie)
- la préservation des écosystèmes et la valorisation du patrimoine «
Marina ZINDY
Les ardwiwalas de Marina Zindy et les créations des élèves de maternelles de Lauw et de Sentheim étant très discrètes, les spectateurs n’ont pas eu le temps de les observer. On peut les découvrir dans l’exposition artistique Au fil de Lauw présentée à l’office de tourisme jusqu’au 22 juin.
Merci à la journaliste de L’Alsace, Isabelle Bollène pour ses articles très complets qui relatent bien l’ambiance et la complexité du projet AU FIL DE LAUW.